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Portes ouvertes sur la diversité sexuelle

Une semaine pour contrer les préjugés

Le président de l'AGLEBUS, Maxime Boissonneault.
Le président de l'AGLEBUS, Maxime Boissonneault.
Photo : Michel Caron

24 janvier 2008

L'Association des gais, lesbiennes et bisexuels de l'Université de Sherbrooke (AGLEBUS) organise, du 28 janvier au 1er février, une semaine de sensibilisation à la diversité sexuelle. Au programme : débat, conférences, journée du silence et signature de pétition. Quand on sait que des personnes homosexuelles continuent d'être victimes de préjugés et même de discrimination, la pertinence d'une telle semaine ne fait pas de doute.

En outre, au Québec et au Canada, tout homme ayant eu une relation sexuelle avec un autre homme depuis 1977 est automatiquement exclu du don de sang, sans égard au type de relation ou à la protection utilisée. Depuis peu, Santé Canada a décidé d'appliquer la même norme pour le don d'organes. Sauf que dans ce cas, tous les hommes qui ont eu une relation homosexuelle au cours des cinq dernières années ne peuvent plus être donateurs. C'est donc dire que les gais actifs sexuellement ne peuvent ni donner de sang ni donner d'organes.

Dans le cadre de la semaine Portes ouvertes sur la diversité culturelle, l'AGLEBUS fera signer une pétition pour réclamer un changement à la réglementation actuelle d'Héma-Québec, de la Société canadienne du sang et de Santé Canada. «Plutôt que de se baser sur le sexe de la personne avec qui on a eu une relation sexuelle, il faudrait plutôt se baser sur les comportements à risque. La personne utilisait-elle ou non un condom? Si deux personnes sont en couple depuis plusieurs années, qu'elles ont subi tous les tests et qu'elles sont en santé, il n'y a aucun risque. Ça devrait être les mêmes normes pour les gais que pour les hétéros», considère le président de l'AGLEBUS, Maxime Boissonneault.

Prévue pour le jeudi 31 janvier, la journée de signature compte parmi les principales activités de la semaine. L'événement débute le lundi 28 janvier avec un débat organisé en collaboration avec la Société de débat de l'Université de Sherbrooke. Le thème : la poursuite des recherches sur les causes de l'homosexualité. Quels pourraient être les impacts d'une découverte fondamentale sur le sujet? Quelles sont les motivations de telles recherches? Autant de questions qui seront soulevées lors de cet événement, qui se déroulera à 19 h au Carrefour de l'information.

Solidarité silencieuse

Le mardi 29 janvier a été sacré Journée du silence par l'AGLEBUS. Des personnes identifiées par un t-shirt thématique garderont le silence en guise de solidarité envers les gais, lesbiennes, bisexuels et bisexuelles qui gardent secrète leur orientation sexuelle pour éviter les discriminations, ou parce qu'ils ne sont pas «sortis du placard». Lorsque des gens les aborderont pendant leur période de silence, ils leur donneront un petit carton expliquant les raisons de leur mutisme. Cette initiative est inspirée du Day of Silence, qui se tient chaque année aux États-Unis pour la même cause.

Maxime Boissonneault connaît le poids de ce silence. Ayant dévoilé et accepté son orientation sexuelle durant ses études universitaires, il se sent maintenant à l'aise de parler de ce qu'il vit. «Je peux parler de ma vie et de mon chum à mes amis et même à mon patron. Je peux dire qu'en fin de semaine, je m'en vais à Montréal chez mon chum. C'est vraiment la liberté de pouvoir en parler.»

Deux conférences font partie de la programmation du mercredi 30 janvier. Dès 19 h au Carrefour de l'information, le vice-président à la Commission des droits de la personne et de la jeunesse, Marc-André Dowd, et la chercheuse Monik Audet feront état de l'avancement des droits des gais et lesbiennes du Québec avec la présentation du rapport De l'égalité juridique à l'égalité sociale – Vers une stratégie nationale de lutte contre l'homophobie. Professeure au Cégep de Sherbrooke et militante pour les droits des personnes homosexuelles, Dominique Dubuc s'intéressera ensuite à l'évolution des droits des gais à travers les organisations syndicales.

La semaine se conclut le vendredi 1er février avec un party au Complexe L'Entrepôt. «Comme il s'agit d'une semaine de sensibilisation, on a volontairement choisi un bar hétéro», explique le président. Question de favoriser les discussions et d'enrayer un peu plus les préjugés.